Peut mieux faire

2 mai 2014

Peut mieux faire

En quatre années d’existence, le DSCE dévoile un bilan mitigé

Une grande désillusion. Tel est l’effet produit par le DSCE, le Document Stratégique pour la Croissance et l’Emploi, pourtant conçu à la base pour corriger les tares du DSRP, le Document Stratégique pour la Réduction de la Pauvreté entré en effectivité en 2003.Le DSCE qui couvre la décade 2010-2020 dans la vision à long terme du gouvernement pour le développement à l’horizon 2035 affiche un bilan à demi-teinte , après évaluation à mi-parcours. En tète du classement des zones d’ombres de l’instrument politico-économique, il ya la croissance. Clairement formulé dans son énoncé, le DSCE entendait porter la croissance à 5,5% en moyenne annuelle au cours de ces 10 premières années. Un échec total, car notre pays a lamentablement peiné à atteindre les 6% visés en 2013.

Mais il ya aussi que le DSCE, document qui se veut avant tout un livret d’intentions politiques, est très critiqué des spécialistes qui y voient un simple objet de communication des pouvoirs publics. Ces derniers auraient fait fi de s’abreuver aux sources des méthodes économiques. Dans la foulée, l’on évoque ainsi des déficits en termes d’approche formation-emploi, le délaissement du secteur privé et des acteurs de la société civile, l’absence de consensus sur les bases théoriques et conceptuelles dudit ouvrage dont l’expression la plus visible a été la rédaction en février 2014 d’une série de 100 propositions par le GICAM. Le groupement inter patronal du Cameroun qui a cru opportun de mettre définitivement ensemble tous les acteurs décisifs, pour l’atteinte d’un taux de croissance à 2 chiffres en 2020 par le Cameroun. Absence de frémissement dans l’élaboration des politiques économiques, difficultés à générer les cadres d’élaboration des plans sectoriels, le constat s’étend aussi au précipice entre l’état de réalisation des grands projets, moteur du DSCE et les énoncés formulés à sa conception. A ce jour, les barrages de Lom-Pangar, Mekin, Memve’ele, Nachtigal, à l’exception du Port en Eau Profonde de Kribi sont qui, encore en construction qui, encore en projet.

Pire, seulement environ 10000 nationaux ont été recrutés sur les 120000 emplois annoncés par le gouvernement dans ces chantiers. Conséquence, les jeunes poursuivent l’amère expérience du chômage. 20% d’entre eux cherchent emploi dans les grandes villes, tandis qu’ils sont estimés à 2millions en situation de sous-emploi. Produire des résultats palpables sur le terrain, tel semble être le grand défi du DSCE au cours des 6 prochaines          années.

Stéphane KUNGNE

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