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Peut mieux faire

En quatre années d’existence, le DSCE dévoile un bilan mitigé

Une grande désillusion. Tel est l’effet produit par le DSCE, le Document Stratégique pour la Croissance et l’Emploi, pourtant conçu à la base pour corriger les tares du DSRP, le Document Stratégique pour la Réduction de la Pauvreté entré en effectivité en 2003.Le DSCE qui couvre la décade 2010-2020 dans la vision à long terme du gouvernement pour le développement à l’horizon 2035 affiche un bilan à demi-teinte , après évaluation à mi-parcours. En tète du classement des zones d’ombres de l’instrument politico-économique, il ya la croissance. Clairement formulé dans son énoncé, le DSCE entendait porter la croissance à 5,5% en moyenne annuelle au cours de ces 10 premières années. Un échec total, car notre pays a lamentablement peiné à atteindre les 6% visés en 2013.

Mais il ya aussi que le DSCE, document qui se veut avant tout un livret d’intentions politiques, est très critiqué des spécialistes qui y voient un simple objet de communication des pouvoirs publics. Ces derniers auraient fait fi de s’abreuver aux sources des méthodes économiques. Dans la foulée, l’on évoque ainsi des déficits en termes d’approche formation-emploi, le délaissement du secteur privé et des acteurs de la société civile, l’absence de consensus sur les bases théoriques et conceptuelles dudit ouvrage dont l’expression la plus visible a été la rédaction en février 2014 d’une série de 100 propositions par le GICAM. Le groupement inter patronal du Cameroun qui a cru opportun de mettre définitivement ensemble tous les acteurs décisifs, pour l’atteinte d’un taux de croissance à 2 chiffres en 2020 par le Cameroun. Absence de frémissement dans l’élaboration des politiques économiques, difficultés à générer les cadres d’élaboration des plans sectoriels, le constat s’étend aussi au précipice entre l’état de réalisation des grands projets, moteur du DSCE et les énoncés formulés à sa conception. A ce jour, les barrages de Lom-Pangar, Mekin, Memve’ele, Nachtigal, à l’exception du Port en Eau Profonde de Kribi sont qui, encore en construction qui, encore en projet.

Pire, seulement environ 10000 nationaux ont été recrutés sur les 120000 emplois annoncés par le gouvernement dans ces chantiers. Conséquence, les jeunes poursuivent l’amère expérience du chômage. 20% d’entre eux cherchent emploi dans les grandes villes, tandis qu’ils sont estimés à 2millions en situation de sous-emploi. Produire des résultats palpables sur le terrain, tel semble être le grand défi du DSCE au cours des 6 prochaines          années.

Stéphane KUNGNE


Un dialogue de sourds

La communication sur l’interdiction des plastiques bat de l’aile.

17 février 2014.Pierre Hele, le ministre de l’Environnement, de la Protection de la Nature et Développement Durable donne un point de presse dans son cabinet. Motif : procéder au lancement de la Campagne de sensibilisation relatif à l’interdiction des plastiques, ces emballages non biodégradables. Rien qu’à elle seule, la décision ministérielle porte en elle tout  un programme !Il s’agit de réglementer la fabrication, l’importation et la commercialisation de ces produits dont l’utilité n’est plus à prouver au quotidien conformément aux articles 7 et 12 de l’arrêté d’Octobre  2012.Mais une question tombe alors sous le sens. Faut-il se limiter à ces quelques rendez-vous médiatiques épars et à une campagne de sensibilisation menée de manière assez furtive dans les 10 régions pour endiguer une pratique vieille d’aujourd’hui 60 ans au Cameroun ?Mieux, toutes les approches tentées par le N1 de l’Environnement essentiellement caractérisées par leur brièveté dans la durée laissent transparaitre trois cibles différentes. Il s’agit des industriels, des commerçants et des usagers lambda. Des cibles aux enjeux distincts qui mériteraient selon de nombreux observateurs des formes de communications spécifiques.

A cela s’ajoute l’absence contrairement à ce qu’on aurait pu attendre de grandes affiches dans les artères des villes, d’insertions médiatiques, toutes choses qui amènent à s’interroger sur le degré de professionnalisme dans la communication menée autour de cette croisade contre les plastiques par la tutelle de l’Environnement.

En France, pays dont le Cameroun s’inspire très ouvertement, la mise en route de cette mesure a nécessité toute une éducation à l’usage des plastiques. En attendant d’atteindre ce cap, les regards sont rivés vers l’accueil réservé par les populations à la phase répressive en cours.

Stéphane KUNGNE


Quand l’omerta s’installe

Un silence de palais règne autour de l’absence de Paul Biya.

Ils n’en disent pas le moindre mot. Peut-être parce qu’ils n’en savent pas grand-chose. Les quelques journaux camerounais qui se sont risqués à informer sur le lieu où se trouve actuellement Paul Biya n’ont pas brillé par leur traditionnelle certitude. Le jour s’est inquiété de ce que le chef de l’Etat n’a toujours pas foulé le sol camerounais depuis la fin du sommet de Bruxelles le 3 avril. D’autres tabloïds ont annoncé le président camerounais à Rome à l’occasion de la canonisation du pape Jean Paul II.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que ces médias sont dans le doute. La société aussi. Devant ce dilemme, aucune issue de secours. Le site Internet de la présidence de la République ne laisse rien filtrer du tout sur l’actuelle adresse du numéro un camerounais. Même le quotidien gouvernemental Cameroun Tribune d’habitude très loquace sur les activités présidentielles paraît aujourd’hui assez peu disert sur la question. A contrario de cette situation, le journal continue pourtant de distiller à souhait des messages de félicitations de Paul Biya à certains de ses homologues dans le monde.

Idem pour la radio nationale qui diffuse des décrets du président de la République depuis une destination toujours inconnue. Alors que ce vide absolu dans la communication sur le chef de l’Etat se prolonge, la rumeur elle, creuse son sillon dans les esprits des uns et des autres.

Stéphane Kungne


Des travaux d’hercule

La table de Paul Biya croule sous la pile de dossiers qui l’attendent.

Ils sont interminables. Ces nombreux dossiers posés sur la table du chef de l’Etat dans l’attente de son retour à Yaoundé. Largement commentée par les journaux, la question de l’insolvabilité de l’Etat reste au cœur des inquiétudes. Jusqu’à ce jour, le règlement des factures de certains prestataires de service pour le compte du Cameroun n’est pas effectif, dus aux rallonges observées dans les délais de paiement. Pareillement, c’est la mine grise dans certaines entreprises publiques et parapubliques où l’on se plaint toujours de ne pas bénéficier des 632 milliards de l’Etat au terme du premier trimestre de l’exercice budgétaire 2014.A deux pas  de cette actualité, l’heure est aussi à l’urgence de la croissance. D’où le lancement le 21 avril dernier par le premier ministre Philémon Yang d’un plan d’urgence pour atteindre au moins 6% de croissance cette année. Cette issue de secours qui sera soumise à approbation de Paul Biya se justifiant par l’échec avéré des ambitions du DSCE, le Document Stratégique pour la Croissance et l’Emploi.

Egalement dans le pipe des affaires brulantes auxquelles devrait s’intéresser le N1 camerounais, il ya l’instabilité des corps de métiers. Election des délégués du personnel sous haute tension à la CNPS, grèves à répétition des employés  des secteurs du transport urbain, de la santé ou des Enseignements Secondaires, la société camerounaise bouillonne dans son ensemble sous l’effet de l’impertinence des mesures jusqu’ici proposées par les dirigeants. Last but not the least, c’est la récente annonce par Aes Sonel et l’Arsel de la prochaine hausse des prix de l’électricité qui suscite les plus grands remous au sein de l’opinion, alors même que le rythme des coupures s’intensifie au quotidien. En somme, toute une batterie de problèmes sur lesquels le mot de Paul Biya serait sans doute le bienvenu.

Stéphane KUNGNE


RFI se instala en la ESSTIC

Estudiantes de la prestigiosa escuela de periodismo de Yaundé han creado un “Club RFI” con el que pretenden dar a conocer actividades de “la radio mundial”.

“Esta es una oportunidad única para nosotros”. Estas palabras son de Stéphane NONO, estudiante de la ESSTIC (Escuela Superior de las Ciencias y Tecnologías de la Información y de la Comunicación)  y socio del club, sentado en una mesa de la sala B1 de la escuela. El martes 14 de junio de 2011,  la noticia se propagó en la escuela como un reguero de pólvora. La idea conceptualizada durante meses por un estudiante de la misma escuela fue desvelada durante una tertulia de estudiantes de la 39ª promoción de periodismo. “He querido que los estudiantes de periodismo apasionados por RFI nos apropiásemos de los conceptos de la radio moderna; RFI es la radio extranjera más escuchada de Camerún, país que tiene el número más importante de oyentes de la radio mundial en África”, confiesa Stéphane Kungne, presidente del club. Tras el anuncio de la iniciativa, se podía leer la motivación en los rostros de  los participantes. Unos sentimientos que van a la par con la reacción de la gran mayoría de los estudiantes encontrados. “Me gusta mucho la iniciativa”, comenta Dulcie Bassoglog, una alumna que denuncia por otra parte “el que todavía no se haya integrado a chicas en el grupo”, hecho que en su opinión es una prueba de machismo. Sea como fuere, el grupo que consta de 6 chicos pretende extenderse a otros departamentos de la escuela que encierran también a enamorados de la radio mundial. “Ya tenemos apadrinamiento de los responsables de la radio en París”, añade el cabecilla del grupo. Como futuros retos que esperan a estos fieles oyentes, la autorización de la escuela para una conferencia durante este mes de junio y la organización de una visita de la cancillería de Francia en Yaundé. De momento, los jóvenes se limitan a unas charlas sobre sus programas favoritos, así como sobre sus presentadores estrellas. ¡Toda una historia de pasión al final!

Stéphane Kungne

article publié sur https://cceyaounde.wordpress.com/2011/06/29/rfi-se-instala-en-la-esstic/  , le site du Centre Culturel Espagnol au Cameroun.


Silence radio à Etoudi

Le fauteuil de Paul Biya vide depuis son départ à Bruxelles.

Il est devenu introuvable. Paul Biya, le chef de l’Etat camerounais n’est pas réapparu au Cameroun depuis la fin du sommet Afrique-Union Européenne tenu les 02 et 03 avril à Bruxelles en Belgique.

Motus et bouche cousue à la Présidence de la République sur le sujet, lecture à la télévision nationale d’un simple télégramme officiel du N°1 camerounais remerciant les hôtes belges pour l’hospitalité pendant l’escale dans la capitale de l’Europe, en lieu et place des traditionnels reportages hagiographiques sur le retour triomphal du couple présidentiel, les indices de l’absence de l’homme du Renouveau dans le pays qu’il dirige depuis 32 ans ne créent pas la moindre illusion. Car, réputé pour passer plus de temps à l’étranger dans ses fameux « courts séjours privé », « l’homme lion » de l’avis de nombreux analystes de la politique intérieure camerounaise aurait pris ses quartiers à l’Hôtel Intercontinental de Genève en Suisse où il a ses habitudes.

Tandis que la plupart de ses homologues du continent ont plié bagage pour s’enquérir des urgences des Etats dont ils ont la charge, cette énième disparition de Paul Biya soulève une fois de plus la controverse. Attente indéfiniment différée du remaniement ministériel annoncé par plusieurs indiscrétions, rétropédalages  curieux de la justice dans l’affaire Bapes  Bapes, communication forcée du porte-parole du gouvernement au dénouement de cet épisode judiciaire, autant  d’éléments caractéristiques de l’effacement du personnage principal de l’Etat à un moment pourtant critique de la nation , confrontée en temps réel à la problématique tant scandée de l’émergence en 2035 , et perpétuellement  hantée par le spectre de l’insécurité aux frontières , attisé par des groupuscules armés nigérians et centrafricains. Pendant ce temps, le règne du flou lui, se poursuit au sommet de l’Etat.

stéphane KUNGNE

 


Une relation ambigüe

Recruté à l’ESSTIC, Ateba Eyene n’y aura pourtant jamais dispensé le moindre cours.

Un homme médiatique.Pour beaucoup, c’est ce qui a collé à la peau de Charles Ateba Eyene qui ne s’est privé en aucune occasion d’interventions dans les sphères cathodique et radiophonique.Ici à l’ESSTIC, l’émulation suscitée par ce « bon client » pour les journalistes est réelle.

L’annonce de son décès dans ce temple des savoirs de la communication  n’a laissé personne indifférent.

Des enseignants, il s’en trouve encore qui se souviennent de son passage dans cette grande école camerounaise.

Selon l’administration de l’ESSTIC,Charles Ateba Eyene a eu un double cursus en Information documentaire et en Relations publiques, études qu’il a poursuivies jusqu’à l’obtention d’un master II en communication politique. Quoique recruté en 2011 au grade d’Assistant dans cette institution, il n’ya aura jamais tenu la craie. Motif invoqué, son incompatibilité avec les autorités de l’école dans les méthodes scientifiques à en croire des sources crédibles.

Parti à 42 ans seulement, ce communicateur chevronné, membre  du comité central, un think thank très fermé du RDPC, le parti majoritaire à l’Assemblée Nationale et dirigé par Paul Biya  le chef de l’Etat, continue d’inspirer nombres des admirateurs des métiers de la presse.

Stéphane KUNGNE


L’égérie des étudiants

L’homme politique était très populaire dans cette couche sociale.

Un modèle pour la jeunesse camerounaise.C’est l’image forte qui reste à l’évocation du nom de Charles Ateba Eyene, transformé en archétype total de la réussite ici à l’Université de Yaoundé I.L’académicien qui a obtenu un master II en sémiotique du politique dans ces amphithéâtres, s’était mué en porte-étendard des oubliés de la république.

Beaucoup de ces aspirants au savoir assimilent le départ de Charles Ateba Eyene  à un vide historique laissé dans la mémoire intellectuelle camerounaise.

Titulaire d’un doctorat en communication politique et auteur d’une vingtaine d’ouvrages sur les questions sociopolitiques au Cameroun, c’est peu de dire que l’ex-fonctionnaire du ministère de la Culture aura séduit les étudiants.

Celui qui a arpenté ces collines de Ngoa Ekelle dans les années 90 en quête d’intelligence brille jusqu’aujourd’hui par l’unicité de sa trajectoire.

Réconciliateur des jeunes et des vieux, courageux, autant de qualificatifs utilisés par ces jeunes pour rappeler l’empreinte laissée par le natif de Lolodorf.

stéphane KUNGNE


Ces ministères sous les cendres

Les incendies dans ces structures sont monnaie courante.

C’est presqu’une seconde nature. Absence de sécurité incendie, maintenance mal assurée, installations électriques vétustes, occupation anarchique de l’espace, portes coupe-feu bloquées, ascenseurs en panne, utilisation du matériel contrefait, les mots manquent pour énumérer les causes des combustions si récurrentes où se décide pourtant l’avenir de la nation.

L’on a encore en mémoire le brasier du 06 décembre 2013 au ministère de la Santé Publique dans les services de la délégation régionale du Centre, incidents dont les enquêtes y relatives n’ont débouché sur aucune conclusion jusqu’à la date. Une inertie qui contraste à la surprise générale avec l’important dispositif juridique sur la question. En témoignent les arrêtes du 18 octobre 1977 et du 25 janvier 1980 sur le règlement de la construction des immeubles de grande hauteur.

Le respect des normes dans l’utilisation de ces installations sonne aujourd’hui comme une urgence.

Stéphane KUNGNE

Au pays de l’imbroglio

Le ministère des marchés publics accablé par les dysfonctionnements

Un ministère à problèmes. C’est la 1e impression que l’on a du ministère des marchés publics rien qu’au vu de sa dénomination. Rattaché à la présidence de la République, le ministère délégué d’Abba Sadou semble échapper au contrôle de la primature. Un détail structurel important puisque l’organisme ressemble à s’y méprendre aux services du premier ministre dont les compétences s’étendent aussi aux questions transversales liées aux marchés publics. Ce regard jeté par de nombreux analystes a pour conséquence principale le dédoublement d’autorité. Les maitres d’ouvrage c’est-à-dire les ministères n’ayant plus la pleine totalité de leurs missions.

Sortir du labyrinthe marché publics est une équation à inconnues infinies. Chevauchement de la tutelle avec l’Agence de Régulation des Marchés Publics, corruption dans les commissions de passation, faible bancarisation des entreprises soumissionnaire, non respect des dates de passation et délais d’exécution, caducité de l’accès aux dossiers d’appel d’offres-on parle d’1 million de FCFA en moyenne pour être candidat à la candidature-,le pire à craindre ici est le risque de non recouvrement des créances par les prestataires.

Alors qu’elles en sont pourtant très demandeuses, la mise à l’écart des PME dans l’exécution des contrats sonne comme le plus curieux des paradoxes !

Promulgation de la loi sur les investissements, mise en place du dialogue public-privé, le baroud d’honneur tenté en dernier recourt par l’Etat, même jusque là, s’avère être impuissant devant l’hydre de Lerne qu’est le marché public camerounais.

Stéphane KUNGNE

 


Le Minesup part en flammes

Une nouvelle combustion déclarée dans cet organisme.

Une odeur de roussi au Ministère de l’Enseignement Supérieur. Très tôt ce vendredi, un incendie a été déclaré dans cette construction en plein cœur de la capitale. Selon des avis recueillis sur ces lieux, l’alerte est venue d’un employé qui a vu une épaisse fumée s’échapper du 10e étage.

Saisis par une vague de panique générale, les dizaines d’occupants de l’immeuble ministériel N°2 ont été priés de rejoindre le rez-de-chaussée. Ces fonctionnaires et autres usagers qui ont à peine entamé leur journée de travail, terrifiés qu’ils ont été par la psychose des flammes se sont réfugiés dans ce squat en plein air du centre administratif de Yaoundé. Scénario assez inhabituel pour un jour ouvrable !

Des témoignages concordants soutiennent la thèse d’un court-circuit déclenché dans la salle de conférences de cet immeuble abritant pas moins de 04 départements ministériels. Le N°1 de l’institution, Pr Jacques Fame Ndongo arrivé sur le site, n’a pas daigné dire mot à la presse. Et pourtant le rythme du travail ici en a pris un coup sérieux.

Selon les responsables des services de secours, la partie sinistrée restera fermée provisoirement pendant 48 heures.

Stéphane KUNGNE