askgrow

Grève à Lebus: La tête du DG mise à prix.

 

Lundi 17 mars 2014 aux envions de midi. Entrée impossible pour les véhicules ici au siège de l’entreprise de transport interurbain Tic Lebus, plus connue sous le nom Lebus. Ecrits disséminés partout sur la barrière et autres affiches en disent long sur les motifs de la grève entamée aux aurores du jour par les quelques 400 employés de cette société publique.

Infiltré à l’intérieur de l’enceinte, on découvre réunis en ces lieux tous les ingrédients d’un vrai mouvement d’humeur. Bus parqués les uns auprès des autres, personnels démobilisé et errant sur cette surface, salariés  au regard soucieux, un regard sans perspective, hanté par le spectre de la précarité de leur emploi.

Ici, le temps semble s’être arrêté .Ces engins cloués à même le sol rapporteraient pourtant beaucoup à la trésorerie de cette institution. Un argent qui, selon eux ne profiterait pas réellement aux travailleurs de ce groupe à qui l’Etat alloue une subvention de 426 millions de FCFA par trimestre. Allocations familiales inexistantes, cotisations non-versées à la CNPS (Caisse Nationale de Prévoyance Sociale), promesses non tenues, rupture du dialogue social, le personnel de Lebus excédé par ces dysfonctionnements réclame l’éviction de Lay Kasambay, l’actuel Directeur Général qui a pris la poudre d’escampette.

Tenaillés par l’incertitude existentielle, les agents de Lebus s’accrochent à ces rares instants de joie au détour d’une collecte de fonds.

Stéphane KUNGNE


Crise centrafricaine: Garoua boulai ou quand l’altruisme fait son lit

Comme Hassan, ils sont nombreux à avoir fui les ravages de la guerre en RCA et à s’être retrouvé ici, un matin, abandonnés sur ces terrains vagues, comme des survivants d’un naufrage, ayant tout perdu sur le long chemin de leur exode, oubliés qu’ils ont été du monde, abandonnés à eux-mêmes et exposés à l’indigence et à la plus oppressante précarité.

Peuple dès lors remis au seul pouvoir de la providence qui doit aujourd’hui, en tout premier lieu, affronter le précipice de la faim.

Faim pour les enfants, faim pour les femmes, les Hommes, les soldats, les combattants, les ennemis de tous bords. Cette faim, âpre et tenace, à propos de laquelle la population épouvantée de Garoua Boulai s’est donné la mesure d’une solidarité qui, en fin de compte, s’est traduite par tout.

Chacun fait alors de son mieux pour apporter de l’aide, pour prêter une oreille à ces cœurs brisés, pour donner de la voix à ces cris stridents qui résonnent fortement dans le vide. Garoua Boulai a ouvert son cœur à ceux qui viennent de loin, ouvert ses cases, ouvert ses marchés et ses églises, ses écoles et ses hangars à ceux-là même qui, demain n’auront peut-être plus vu lieu autre pour les accueillir.

Stéphane Kungne


Crise centrafricaine: Quand les réfugiés perdent le Nord

Entassés comme des chèvres dans des véhicules tout terrain. C’est ainsi que les réfugiés centrafricains quittent la place des fêtes de Garoua Boulai. Après avoir été identifiés par le service d’ordre prévu à cet effet, l’arrêt dans un camp est la prochaine étape de leur itinéraire, le sort confié à Dieu. Arrivés dans ces réserves de fortune où il manque de tout, certains témoignages sont émouvants.

Des histoires uniques racontées par ces victimes de l’instabilité politique. Des regards qui n’expriment plus rien. Aucun espoir, aucune attente, aucun repère. Des regards perdus et désincarnés. Nombre de ces adolescentes n’ont aujourd’hui qu’un lointain souvenir de l’école. Séparées qu’elles ont été de leurs proches.

Garoua Boulai, ville d’accueil transformée par la force des choses en un espace de chaos. Détresse perceptible sur les visages de ces enfants qui révèle la peur de l’inconnu. Si dormir à la belle étoile ici n’est plus un drame, vivre par contre autour de ces fumées  émanant des innombrables feux de bois peut donner des nausées.

Stéphane Kungne


Incendie au Minsanté: Statu quo sur l’immeuble

Ministère de la Santé publique ce vendredi 07 mars 2014.Rien n’a changé de la physionomie de l’immeuble depuis qu’une partie de l’édifice a été dévorée par les flammes en fin d’année 2013.De l’extérieur, la couleur de ce carré consumé par le feu contraste toujours avec celle du reste du bâtiment. Entité pleine de curiosité dans cette construction située en plein cœur de Yaoundé ! Immergé à l’intérieur, le visiteur redécouvre les effets du sinistre. Ils sont intacts. Couloir d’accès aux bureaux de la Direction des Ressources Humaines concernée par l’incendie plongé dans l’obscurité ,documents posés à même le sol, tartres et fissures sur la dalle, étagères à moitié consommées, mobilier de bois fait transformé en charbon, murets en contreplaqués calcinés, murs recouverts d’une nouvelle peinture noire, celle due au contact avec le feu ardent .Au 3e étage, cadre de l’incendie, tout ou presque exhale une odeur de combustion. L’atmosphère morose témoigne de l’ampleur des dégâts causés par environ 04 heures d’incendie. La mémoire vivante de ce département ministériel partie en fumée, aucun signe de réaménagement n’est visible. Dossiers de reclassement, avancement des personnels, relogement des fonctionnaires qui exerçaient dans ces bureaux ont été renvoyés aux calendres grecques.

Pour rappel, une enquête avait été ouverte suite au brasier du 06 décembre 2013.Jusqu’aujourd’hui, rien ne filtre des résultats de l’investigation commandée par le ministre. Certains employés rencontrés affirment sous anonymat être traumatisés par le ralentissement du rythme de travail dans cette institution. Eux qui se contentent dans cette indifférence générale de promesses de réparations imminentes.

Stéphane Kungne


Efficacité gouvernementale: Les ministres boudent les horaires de travail

Leur ponctualité au boulot est sujette à caution.Les ministres camerounais souvent réputés pour leur lenteur dans la gestion des affaires publiques trainent tout autant à respecter les horaires de travail.Ministère de la Communication ce vendredi 07 mars 2014 autour de 14heures.Bakary Issa Tchiroma est absent.Des sources indiquent qu’il est allé se recueillir à la mosquée.Très dévoué dit-on à la tache , le N1 de la Communication n’a pas une heure fixe d’arrivée et encore moins de départ du bureau.07h30, avant 07h30, le membre du gouvernement sort et entre au ministère comme il veut.Mais pour etre sur de le rencontrer affirment des témoins, il faut etre là au moins à 10 heures.

Autre lieu, autre attitude.08 heures, c’est l’heure maximale d’arrivée au bureau du ministre de l’Enseignement Supérieur .Jacques Fame Ndongo et Pierre Hele de l’Environnement, de la protection de la nature et du développement durable qui partagent tous deux ces locaux, ont l’habitude selon des témoignages concordants de plier bagage autour entre 21h et 22h.

A quelques encablures de là, lui est fidèle à ses horaires .Exception faite des jours où il se déplace. André Mama Fouda, le ministre de la Santé arrive au lieu de service à 08 heures et n’en quitte pas avant 17h pouvant même parfois trainer en ces lieux jusqu’aux confins de la nuit.

Quid du ministre de l’Economie ? Emmanuel Nganou Djoumessi dont on vante le pas toujours pressé, surgit dans l’institution qu’il dirige au gré des pages de son volumineux agenda. Ce qui est davantage certain c’est que sa journée de labeur s’achève au moins à la tombée de la nuit.

Lui, s’est donné une heure fixe.09heures, c’est l’heure d’arrivée d’Edgar Alain Mebengo, le ministre de la défense. L’homme aux commandes de la grande muette n’interrompt pas ses activités avant 21h, heure qui marque généralement son départ. Le ministre de l’Agriculture lui, trop occupé à visiter fermes et plantations possède des horaires instables. Difficile de savoir à quelle heure Lazare Essimi Menye commence sa journée de travail dans son département ministériel.

Mention spéciale toutefois à Alamine Ousmane Mey, le ministre des Finances. Ce dernier brille par sa ponctualité, au point de débarquer autour de 07h15 avant même les autres employés !Son dévouement à l’ouvrage pouvant s’étaler sur une journée s’achevant à 22heures.Dans l’attente des résultats de l’évaluation des feuilles de route ministérielles prescrites par Paul Biya, la ponctualité au service sonne comme un facteur de rentabilité et d’efficacité gouvernementale.

Stéphane Kungne


Interdiction des emballages plastiques:Les commerçants s’interrogent

Des sachets plastiques dans nos villes, on n’en verra certainement plus le mois prochain. La fabrication et la commercialisation de ces emballages non-biodégradables ont été interdites au Cameroun depuis 2012.Mesure prise par le ministère de l’Environnement, de la protection de la nature et du Développement durable qui suscite aujourd’hui des interrogations chez les vendeurs de certains marchés de Yaoundé la  capitale.

Ces emballages autrement appelés plastiques de Léida sont réputés très légers et peuvent mettre entre 500 et 1000 ans pour se dégrader dans la nature. Leur forte présence sur les étals confirme d’ailleurs l’importance du commerce autour de ces produits. L’annonce d’un type nouveau d’emballages sur le marché  justifie les jérémiades des commerçants de la ville aux sept collines.

Selon une enquête menée en 2011 par le gouvernement camerounais, 50% de consommateurs évacuent leurs déchets plastiques dans les rues. Avec des conséquences néfastes sur la santé de l’Homme. Reste une préoccupation importante. Celle de la reconversion socio-économique des actuels producteurs de plastiques. Si rien n’est fait, ces derniers pourraient être frappés de chômage.

Stéphane Kungne


Interdiction des emballages plastiques :Ces déchets qui nous tuent

Toxiques. Les emballages autrement appelés plastiques de Léida le sont bel et bien. Sachets dont l’importation, la fabrication et la commercialisation ont été interdites par les autorités camerounaises. Quoique drastique, la mesure du ministre de l’Environnement, de la protection de la Nature et du Développement durable fait sens au vu de la composition de ces déchets.

Matière première à base de pétrole et d’hydrocarbures, on parle de 4% d’or noir utilisé pour fabriquer les matières plastiques,

Forte teneur en polystyrène, type de plastique cancérigène, parfois à l’origine d’un dérèglement hormonal et rejetant des gaz toxiques,

Produits à base de polyéthylène et de polypropène, matières contenant les dioxynes, les syranes, les monoxydes de carbone et le naphta. Des  éléments hautement toxiques à un point tel qu’on les classe parmi les POP, entendez Produits Organiques Persistants. Ces derniers pouvant mettre 500, voire même 1000 années au total pour se dégrader complètement dans la nature !

Malgré leur utilité au quotidien du fait de leur flexibilité et de leur résistance, une étude menée par le gouvernement camerounais a révélé la prédominance des effets négatifs liés à leur manipulation sur ces quelques autres aspects positifs.

Pour rappel, en 2012, la tenue de 02 événements majeurs, les Etats généraux de l’Environnement et l’atelier National de définition de la politique de gestion des emballages non biodégradables au Cameroun ont donné lieu à une recommandation importante. Celle de l’interdiction de la circulation des sachets plastiques dits souples en fonction de l’épaisseur inférieure ou égale à 60 microns.

Stéphane Kungne


Intégration en zone CEMAC: La libre circulation des personnes a du plomb dans l’aile

17 janvier 2014.Naissance du comité mixte permanent de suivi des questions consulaires Cameroun-Guinée Equatoriale. Pour la mise en place de cette structure, pas moins de 02 ministres et une dizaine d’experts ont fit le déplacement de Mongomo en terre guinéenne. Pour Pierre Moukoko Mbonjo représentant la partie camerounaise, les raisons de ce voyage font sens. Les camerounais vivant en guinée Equatoriale se plaignent d’être régulièrement victimes de tracasseries de tout genre :retrait des cartes de séjour, détention carcérale abusive, confiscations de biens, traitement discriminatoire par rapport aux citoyens des autres pays amis de l’ex-colonie espagnole .Ces problèmes qui ne sont pas des moindres viennent eux-mêmes s’ajouter à un autre incident : la fermeture de la frontière avec Malabo le 31 décembre 2013 , sur initiative équato-guinéenne apprend -t’on. Une situation qui bloque de facto le passage des Hommes entre les deux nations. Comme ceux-ci, légions sont les tracas liés à l’intégration dans la CEMAC. La convention de Libreville signée par les chefs d’Etat le 14 juin 2013 en elle-même n’a pas été une avancée notable.

Loin de consacrer le libre établissement des ressortissants de la CEMAC, cette dernière limite la libre circulation à une durée de 3 mois au terme de laquelle il faudrait à nouveau obtenir un visa. Comme un coup de massue à la sous-région, le refus de la Guinée Equatoriale d’ouvrir ses frontières le 1er janvier 2014 comme le stipulait l’accord de Libreville a constitué un autre frein à sa pleine exécution. Il faut dire que les Etats rechignent à se plier à la feuille de route de la capitale gabonaise.

Sécurisation des documents d’identité, harmonisation des documents de transports, coopération et entraide judiciaire ,harmonisation des fichiers de police et des douanes, mise sur pied d’institutions fortes à même de garantir la stabilité de chaque Etat, toute une kyrielle de recommandations restées lettre morte. A ce jour, seuls le Cameroun et le Congo fabriquent passeports et permis biométriques. Encore que pour Yaoundé, la production du biométrique peine à s’étendre aux dix régions !l’Afrique Centrale en quête d’émergence semble lâcher du lest.

Stéphane Kungne


INSTITUTIONS: Le Programme National de Statistique en gestation

L’information a été dévoilée au cours de la présentation du nouveau portail virtuel de l’Institut National de la Statistique (INS) du Cameroun ce mercredi  à Yaoundé.

Mieux informer. C’est l’ambition du nouveau site web de l’INS. Plateforme contenant les données statistiques  sur le Cameroun ,  il a été mis sur pied grâce à un financement d’1 million de dollars de  la Banque Africaine de Développement(BAD) à l’issue de la 3e session de la Commission Statistique Africaine tenue en septembre 2013. Au cours de cette réunion, les Directeurs Généraux des Instituts Nationaux Statistiques avaient décidé de la mise en place d’un programme  de gestion de données dans les commissions sous-régionales africaines. Pour Joseph TEDOU, Directeur général de l’INS, il s’agit d’un système de diffusion et d’échanges de statistiques entre pays africains qui s’inscrit dans le cadre de la 2e phase du programme de la BAD dont le Cameroun est bénéficiaire. Et de poursuivre : « la  disponibilité de chiffres fiables permettra de favoriser la transparence, la participation des citoyens à la prise de décision et la bonne gouvernance ».

Parmi les cibles de cet outil numérique, les organisations internationales, les institutions publiques et privées nationales  ainsi que les partenaires du gouvernement. Les curiosités de ce média dont la publication du contenu est gérée par une équipe restreinte sont nombreuses. Des applications de transfert des informations  entre le site internet et les institutions internationales (FMI, Banque Mondiale) y existent. Egalement, l’introduction de contenus comparables permet auxdites institutions d’apprécier l’évolution des données sur le Cameroun. S’étendant sur le fond dudit site, Joseph TEDOU s’en est référé aux informations  disponibles sur la mise en œuvre du Document Stratégique pour la Croissance et l’Emploi (DSCE) en vue de l’émergence du Cameroun en 2035. Une aide pour le pilotage des politiques de stratégies a-t-il conclu.

L’on apprendra en outre, au cours de cette rencontre à laquelle prenait part Racine KANE, le représentant Résident de la BAD au Cameroun, que le Conseil National de la Statistique est en voie d’être restructuré. Par-ailleurs, la mise en place d’un programme national de Statistiques est imminente. Si le problème de la mise à jour des données semble résolu puisque celles actuellement sur le site datent de décembre 2013, la question de leur harmonisation, ont reconnu les orateurs, reste un défi pour la statistique camerounaise. A cela s’ajoutent l’absence d’un dispositif de collecte de l’information dans tous les secteurs administratifs pour assurer l’exhaustivité de la donnée, l’absence de ressources financières pour la mise en œuvre des actions de l’Institut ou encore la faiblesse du débit de l’internet qui ne rend pas aisés les téléchargements à partir du portail. Répondant aux interrogations de l’assistance sur la fiabilité des informations communiquées par  l’INS, «il y a d’autres institutions qui interviennent dans la publication des données », s’est fendu le DG de l’INS et de s’étonner : « les partenaires modifient parfois les chiffres selon leurs standards !». Pour rappel, l’Institut National de la Statistique du Cameroun  est un organisme public  placé sous la tutelle du ministère de l’Economie de la Planification et de l’Aménagement du Territoire.

Stéphane KUNGNE

 


Rentrée universitaire : Le calvaire du logement

 En cette période de rentrée universitaire 2013/2014 à l’Université de Yaoundé I, les  étudiants  qui n’ont pas pu trouver de logement à l’intérieur du campus, vivent un véritable calvaire. L’offre étant inférieure à la demande. Conséquence, ils sont obligés d’intégrer les mini-cités dans les zones environnantes où le rapport qualité-prix n’est pas toujours assuré.

Selon Thierry Batoum, Président de l’ADDEC (Association pour la Défense et les Droits des étudiants), en 2011, il n’y avait que 600 lits à l’ancienne cité universitaire pour environ 40000 étudiants. Parallèlement, il a été enregistré 1550 demandes de lits pour seulement 342 attributions.

A cela    viennent s’ajouter de nombreux  problèmes ; l’éclairage des chambres, l’entretien des bâtiments, l’insécurité, l’insalubrité et le vieillissement des infrastructures d’adduction d’eau sont évoqués entre autres.

Même les étudiants de la nouvelle cité universitaire ouverte en 2011 ne sont pas mieux lotis. Pour ses habitants, l’étroitesse des chambres et les problèmes d’approvisionnement en eau sont entre autres difficultés rencontrées. Il faut dire que les étudiants y vivent deux par chambres dans un espace contigu d’un mètre carré. Mais là aussi, le calvaire est permanent.

A côté de cela on trouve des logements de haut standing qui côtoient des chambres de bas-étage. Seule préoccupation de taille, les loyers. Ils varient entre 10 et 50 000 Francs CFA .Le rapport qualité-prix n’étant pas toujours assuré, la location d’une chambre en zone universitaire demeure un parcours du combattant.

stéphane kungne