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Suspense aux Enseignements Secondaires

En attendant la démission du ministre, l’établissement fonctionne au pas mort.

C’est un retour à la case départ. La récente arrestation de Louis Bapes Bapes, ministre des Enseignements Secondaires en fonction marque un coup d’arrêt à l’évolution des dossiers dont il avait la charge dans ce département ministériel. C’est du moins ce qu’affirment quelques employés rencontrés sur le site de cette institution, eux pour qui l’homme de 71 ans entré au gouvernement en 2004, avant sa mise en détention provisoire à Kondengui, travaillait sur de nombreux projets en cours de finalisation.

Malaise général qui s’est emparé de cet organisme et qui se justifie par l’unicité des attributions dévolues à ce membre du gouvernement. Car selon le décret du 11 juin 2012 qui organise cette structure, le ministre est chargé de l’élaboration, de la mise en œuvre et de l’évaluation de la politique gouvernementale dans les Enseignements Secondaires ; mais il lui revient aussi d’assurer la tutelle de l’Office du Baccalauréat du Cameroun et du GCE Board, son équivalent anglophone.

Dans l’exécution de ces missions, il est assisté d’un secrétaire d’Etat qui, dans le présent cas de figure, ne saurait le remplacer pleinement qu’après nomination à l’intérim par décret présidentiel. Désormais, le regard semble définitivement tourné vers un remaniement ministériel, si attendu des uns et des autres.

Stéphane KUNGNE


La presse non-grata

L’arrestation de Bapes Bapes intensifie les mesures de surveillance à Kondengui.

Entrée impossible ici à la prison centrale de Kondengui. Mieux, images impossibles et encore moins  aux alentours. Le pénitencier historique de la capitale qui vient d’accueillir un autre présumé coupable dans le cadre de l’opération épervier ferme ses portes à la presse. Rien n’a filtré ici pour les nombreux médias qui y ont fait le déplacement. Néanmoins, selon des sources concordantes, Louis Bapes Bapes, jusqu’alors ministre des Enseignements Secondaires est aux fonds de ces geôles aux cotés de vieux détenus du même label « Epervier » .Urbain Olanguena Awono, Polycarpe Abah Abah et autres Jean Marie Antangana Mebara auront sans doute été surpris par l’arrivée impromptue de ce nouveau voisin.

Cette arrestation, la toute première d’un membre du gouvernement en fonction augure selon de nombreux observateurs de la 3e phase de cette campagne de lutte contre la malgouvernance.

Stéphane KUNGNE


Un mal si camerounais

Le phénomène est profondément ancré dans la société.

Elles sont nombreuses. Les VBG, c’est-à-dire les violences basées sur le genre dont les femmes apparaissent comme les plus visées à cause de leur vulnérabilité. On parle aussi de VFF, violences à l’égard des femmes et des filles, atteintes perpétrées  du simple fait de l’existence du sexe féminin selon l’article 1er de la Déclaration des Nations Unies consacrée à ce type d’exactions.

Mais il ya aussi les Pratiques culturelles néfastes, la violence sexuelle ou encore les mutilations génitales féminines, une pratique réelle dans le Nord Cameroun. Selon une étude de l’Institut National de la Statistique menée en 2011, 55% de femmes ont subi des violences physiques principalement perpétrées par leur partenaire. Les villes de Yaoundé et Douala se taillant la part du lion dans ce classement .Tenace, ce fléau est à l’origine de plusieurs actions du gouvernement. Adoption d’une politique nationale Genre, élaboration d’une stratégie nationale de lutte contre cette gangrène, mise en place de structures d‘accueil, de conseils et de prise en charge des victimes, autant de mesures dont l’impact est vidé de sa substance par l’incohérence entre les instruments juridiques nationaux et internationaux, l’absence d’une plateforme de collaboration entre les ministères concernés, auxquels il faut ajouter le manque d’informations et l’accès limité aux services de santé. Un log chemin en perspective pour enrayer définitivement ce traumatisme social.

Stéphane KUNGNE


Les femmes s’invitent à la coopération

Brésil et Cameroun discutent des violences liées au genres.

Echanger des  expériences communes. C’est ce que viennent d’effectuer Brésil et Cameroun au cours d’une rencontre sur la question des violences basées sur le genre. A cette 1e édition du café genre au Cameroun organisé par la section locale d’Onu Femmes, une bonne brochette de personnalités présentes. Membres du gouvernement, acteurs de la société civile et diplomates dont Nei Futuro Bittencourt, l’ambassadeur de la république fédérative à Yaoundé venu faire le point de la situation dans son pays.

Il faut dire qu’au Cameroun les chiffres sont inquiétants.Selon une étude gouvernementale datant de 2011, 14% des femmes ont subi des violences physiques pendant leur période de gestation.En 2012, Onu Femmes au Cameroun estime le cout socioéconomique des violences faites aux femmes à environ 5 milliards de FCFA. Au pays que dirige Dilma Roussef, la lutte contre le phénomène a fait l’objet de l’adoption de toute une loi, la loi « maria da penha » criminalisant les « féminicides ».

Frappés par les stéréotypes machistes qui planent sur leurs sociétés respectives, Cameroun et Brésil plaident pour que le cas de ces femmes pauvres et sous-représentées dans les instances dirigeantes reste un débat public.

Stéphane KUNGNE


Violences faites aux femmes: Le phénomène persiste

La volonté politique bien qu’affichée peine à porter des fruits

Elles  sont permanentes. Ces violences faites à la gent féminine au Cameroun et qui perdurent sous des jours différents. Exploitation commerciale des filles, viols, crimes rituels, mariages précoces et forcés, accès difficile à l’éducation par rapport aux garçons, possibilité réduite en matière d’héritage, difficile aujourd’hui d’établir une liste complète de ces souffrances dont l’aspect le plus modernisé semble être la cybercriminalité. Des atteintes aux droits de la femme qui compromettent sans doute son autonomisation.

Selon le gouvernement camerounais, plus de 52% de femmes ont subi des violences physiques depuis l’âge de 15 ans et au moins 49% d’entre elles sont régulièrement victimes des traumatismes psychosociaux liés à la déconsidération de leur statut. Bien qu’alarmantes, ces statistiques ne réussissent pourtant pas à faire bouger les lignes.

Malgré les efforts des autorités, les résultats restent mitigés. Témoin de la gravité de la situation, l’évaluation des couts socio-économiques de ces actes dommageables .On parle d’environ 2000 dollars par femme victime au cours d’une année.

Reste que les hommes subjugués qu’ils sont par la sensibilisation, prennent vraisemblablement d’avantage conscience de l’acuité du mal.

Stéphane KUNGNE


POLITIQUE : L’opposition au bord de la faillite

Alors que les élections législatives sont annoncées pour l’année prochaine au Cameroun, certains partis politiques de l’opposition ont choisi de se regrouper au sein d’une coalition dénommée G7.Seulement, l’échec de la réunion de Bamenda du 24 août dernier a remis sur scène certains maux qui portent un coup à l’image des contestataires du régime Biya.

L’annonce dans les médias était digne d’un film hollywoodien. Le 24 août dernier, l’opposition camerounaise regroupée sous l’appellation du G7 se réunissait au Palais de Ntarinkon à Bamenda pour critiquer le code électoral promulgué par le président de la République le 19 avril 2012 .Si l’on peut s’interroger sur la nécessité d’une telle démarche alors même que l’opinion nationale attend des propositions concrètes en vue d’en finir avec la corruption, les détournements de fonds ou le train de vie princier de l’Etat qui minent la vie des camerounais, il n’est pas inintéressant de revenir sur le cadre voulu pour une telle manifestation. Le choix  du palais de Ntarinkon, connu comme la résidence privée du Chairman Ni John Fru Ndi , leader du Sdf, n’a pas dignement représenté l’idéal républicain longtemps scandé par les aspirants au pouvoir de Paul Biya .Comment ne pas voir une volonté subreptice du Sdf de toujours conserver la main sur le destin politique de l’opposition camerounaise en l’invitant à Ntarinkon plutôt que dans un cadre public ?

Dans nombre de pays européens dits démocratiques à l’image de la France, il est de notoriété publique que des lieux comme La Rochelle ou la rue de Vaugirard soient rapidement associés dans l’imaginaire collectif au Parti Socialiste et à l’Ump (Union pour la majorité présidentielle).Pour ce qui du Cameroun, cela passe mal qu’un mastodonte de la scène politique comme le Sdf, parti qui a le plus grand nombre de députés siégeant à l’Assemblée Nationale n’ait pas réussi à se doter d’un siège à l’image de son concurrent historique le Rdpc dont les «  maisons du parti » essaiment presque partout sur le territoire national. Au point que ce parti en soit réduit à entrainer ses pairs   de l’opposition à tenir des réunions voulues pourtant historiques dans des espaces anonymes.

Cure de jouvence

La réunion du 24 Août à Bamenda avait été initiée par Edith Kah Walla la présidente du Cpp (Cameroon’s People Party) au lendemain de l’élection présidentielle du 09 octobre 2011.On se souvient qu’au cours d’une conférence de presse le 13 octobre de la même année, elle avait décrié l’organisation dudit scrutin et annoncé « un certain nombre d’actions avec les autres partis politiques de l’opposition  ainsi que les acteurs de la société civile » .Mais avant Bamenda, il ya eu la déclaration de Yaoundé qui permettait à 7 leaders de l’opposition de rejeter le scrutin présidentiel du 09 octobre alors même que le SDF après moult revirements avait fini par prendre part à cette échéance électorale. Ce qui avait contribué à discréditer une fois de plus l’opposition camerounaise en laissant l’impression d’une communication en dents de scie à l’intérieur de celle-ci. Dans le même registre, il ya eu la déclaration de Foumban du 12 mai 2012 au cours de laquelle l’Udc, le Sdf, L’Afp, l’Offre Orange, l’Add, le Pap, La dynamique, le Cpp et le Paddec réunis au sein d’un collectif dénommé G7 ont rejeté le code électoral au motif qu’il a été adopté suite à la démarche unilatérale du Rdpc. Entre autres mesures pour marquer sa désapprobation du code électoral, ces partis ont appelé au boycott du défilé du 20 mai suivant. Alors qu’Elecam annonce pour imminent le début des inscriptions sur les listes électorales après la refonte biométrique, l’opposition camerounaise du G7 a cru de bon ton de rappeler  sa position à l’opinion nationale et internationale au cours d’une rencontre qui a été esquivée par ses principaux initiateurs, Kah Wallah, Ndam Njoya, Momo Jean de Dieu. L’absence de ces leaders politiques est venue conforter l’idée d’un énième fiasco que les salles vides de Bamenda laissaient déjà pressentir. Et que dire alors des résolutions de ladite rencontre ? On n’est toujours pas à l’ombre des vagues. L’opposition  a une fois de plus peiné à s’accorder sur la question du code électoral, chaque parti cherchant à tenir le bâton du pèlerin. A ce sujet les propos du Secrétaire national à la communication de l’Udc Amadou Ahidjo Mongwat dans l’édition du mardi 04 septembre 2012 du quotidien pro gouvernemental Cameroun Tribune sont éloquents : « Les partis politiques du G7 réunis à Bamenda le 24 aout 2012 ont produit chacun en ce qui le concerne une mouture de projet de Code électoral et un chantier d’élaboration d’un Code alternatif prenant en compte  les principales préoccupations des partis membres du G7 , mais aussi les contributions jugées pertinentes des intellectuels et autres acteurs non politiques invités audit forum ».De telles déclarations inquiètent lorsqu’on sait qu’il est impossible d’avoir deux codes électoraux dans un même pays et que l’opposition loin de vouloir se tailler un code sur mesure à symétrie variable gagnerait à effectuer une cure de jouvence.

D’aucuns estiment dans l’opinion que l’issue de secours des contestataires de Paul Biya passerait par l’unification de tous les partis autour d’un leader jeune et Charismatique. Pour Charles F. enseignant, « il est temps que pour un pays composé à 70% de jeunes, les leaders politiques de l’opposition puissent prêcher par l’exemple en favorisant l’alternance des jeunes à la tête des partis qu’ils dirigent ».Il faut dire que la démarche adoptée par le G7 ne satisfait pas plus d’un .Au sein même de l’opposition, certains partis politiques la jugent une fois de plus aventurière . Narcisse Abé, président du Parti unifié républicain, un parti membre de la majorité présidentielle, cité par Cameroun Tribune  n’y vas pas du dos de la cuiller : « le G7 fait de la gesticulation dans la mesure où ces partis politiques refusent de s’organiser pour préparer les élections. Que les partis politiques mettent en place les conditions pour gagner une élection. Qu’ils placent leurs représentants dans les 25000 bureaux de vote sur l’ensemble du territoire national. Dans ce cas, il sera difficile de parler de fraude électorale. C’est une condition importante. Pour nous, le débat sur le  Code électoral est dépassé. Les partis politiques gagneraient à mieux se structurer, à mieux s’organiser.(…)La démarche du G7 aujourd’hui fait le jeu du parti au pouvoir ».

Alternance

«Ne regarde pas la paille qui est dans l’œil de ton voisin, mais regarde plutôt la poutre qui est dans tes yeux », cette maxime biblique  pourrait s’appliquer à la scène politique camerounaise. Très souvent, on entend les partisans du Rdpc renvoyer l’ascenseur aux militants des partis d’opposition lorsque ces derniers contestent la longévité de Paul Biya à la tête du parti au pouvoir. C’est oublier une question qui fait la une des débats dans les médias et qui alimente les commentaires dans les chaumières. Celle du nécessaire rajeunissement de l’opposition camerounaise. Adamou Ndam Njoya, Ni John Fru Ndi, Ayah Paul Abine, Ben Muna, etc. ont tous dépassé la cinquantaine.60 ans après les indépendances et plus de deux  décennies après l’instauration du  multipartisme au Cameroun, de nombreux camerounais ont envie de voir de nouveaux visages émerger dans l’opposition et ne se prient pas pour le faire savoir. Garga Haman Adji cité par le quotidien Le jour édition du 26 aout 2012, l’a d’ailleurs rappelé lors des assises de Bamenda auxquelles il prenait part : « l’anticipation dont il s’agit consiste à tout prévoir dans la perspective du futur ou simplement d’une alternance politique , à ne jamais oublier, à l’instar de Socrate, que « Tout homme est mortel … » ;et que la mort marque la fin d’une vie mais ne marque jamais la fin d’un pays , d’une nation , ni encore moins du monde.(…) C’est dans le pathétique et le paradoxe de « la condition humaine » que je me permets , très humblement, d’inviter tout leader, quelque soit la dimension de ses responsabilités , à sublimer aussi bien le présent que le futur , entre lesquels le passage de témoin doit être parfait , à l’image de celui entre les Jamaïcains Johan Blake et Us in Bolt aux récents jeux olympiques de London 2012 ».

Transhumance

Lorsque ce n’est pas leur vieillesse qui est décriée, c’est l’instabilité idéologique des opposants camerounais qui défraie la chronique. Beaucoup de camerounais pensent aujourd’hui que les leaders politiques de l’opposition mènent plutôt des combats au gré de leurs propres intérêts, A ce sujet, il faut dire que les exemples d’hommes politiques et de membres de la société civile qui ont retourné leurs vestes au profit du régime Biya sont légions. Parmi eux, Issa Tchiroma, l’actuel président du Fsnc offre une trajectoire politique pour le moins atypique. En 1992, alors qu’il est député Undp de la Bénoué, il est nommé ministre des transports dans le gouvernement à la suite des élections législatives .Un poste qu’il accepte contre l’avis de son parti. En 1994, il est exclu de l’Undp et fonde avec Hamadou Moustapha l’Alliance nationale pour le développement et le progrès (Andp).Deux ans plus tard, il sort du gouvernement et quitte l’Andp. Il rejoindra l’Undp en janvier 2002 avant d’appeler en juin de la même année à la constitution d’un front de résistance pour sauver le Cameroun du chaos  suite aux fraudes du Rdpc lors des élections législatives. Quelques années plus tard, il quitte une deuxième fois l’Undp avant de fonder en 2007 le Front du Salut National du Cameroun. Coup d’éclat en 2008, il annonce que son parti soutiendra la révision de la constitution permettant Paul Biya de postuler à un autre mandat. Dernier épisode de cette aventure politique, le 30 juin 2009, il est nommé Ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement. Avant lui, Bello Bouba Maigari, l’actuel ministre d’Etat du Tourisme et des Loisirs et président de l’Undp avait tracé la voie de la « transhumance politique » très en vogue chez les opposants camerounais. En 1994, il fait exclure Issa Tchiroma et Hamadou Moustapha de son parti. Motif, ces derniers ont accepté des postes ministériels dans le gouvernement de Paul Biya. Trompe-l’œil ! Puisque c’est lui qui signera quelque années après une alliance stratégique avec le parti au pouvoir garantissant un poste à l’Undp à chaque remaniement ministériel. Un poste qu’il a jusqu’ici toujours occupé au grand  mépris des dénonciations des militants de ce parti. Que dire alors  de Pauline Biyong ou encore d’André Banda Kani, d’autres exemples en la matière ? La première a été exclue du Conseil électoral d’Elecam peu avant la présidentielle d’Octobre 2011pour avoir bénéficié à travers l’agence conseil en communication qu’elle dirigeait d’un marché visant à vendre l’image du candidat Paul Biya. Et pourtant l’activiste, Directrice de Publication, était  présentée comme l’un des membres les plus influents de la Société Civile. Son combat contre les velléités de verrouillage du processus d’alternance  au Cameroun  par le pouvoir en place était connu de tous. Le second  a appelé à voter Paul Biya le 09 octobre 2011.Une vraie trahison pour celui qui au sein du Manidem était passé maitre dans l’art de la dénonciation  du système néocolonial imposé par la France au Cameroun. Comme il est de coutume à l’approche d’échéances électorales, les législatives à venir vont sûrement  garnir la table des opposants camerounais de nouvelles cartes à jouer.

Stéphane KUNGNE

article rédigé en 2012


Une mémoire d’enfer: Les camerounais racontent le coup d’Etat du 06 avril 84

Inoubliable. Ce 06 avril 1984 où une tentative de putsch a mis Yaoundé la capitale à feu et à sang. Même trente années après, le souvenir de cette nuit cauchemardesque du 05 au 06 avril quoiqu’aujourd’hui frisant le tabou, reste vivace dans les esprits des habitants de la ville aux sept collines.

Jamais  Yaoundé n’aura vécu autant de stupeur. Brusque réveil par des coups de feu, avec des balles qui viennent se perdre jusque dans les domiciles de certains habitants, télécommunications coupées, radiodiffusion sonore, la fameuse radio Cameroun de l’époque assiégée et qui diffuse en continu de la musique militaire, séquestration des animateurs en studio et techniciens  du Centre de Modulation de Fréquences, lecture du message du mouvement « J’OSE », ce groupe d’officiers dissidents de la Garde Républicaine, affrontements sanglants avec la faction de l’armée restée loyale au président Biya, ce n’est qu’au soir du 07 avril que les mutins prendront la poudre d’escampette avec le discours à la nation de l’Homme du Renouveau.

Certains citoyens voient dans l’évocation de cet épisode tragique de l’histoire camerounaise, un devoir de mémoire. Interviews, articles, essais sur la question, la légende du 06 avril irait-elle jusqu’à faire une incursion dans les programmes scolaires ? Les paris semblent ouverts.

Stéphane KUNGNE


Au Cameroun des philosophes débattent de l’euthanasie

Discuter d’une question sensible. C’est l’exercice auquel se sont livrés ces habitants de la capitale au cours d’une rencontre organisée par le Cercle camerounais des philosophes. Définie comme le fait de mettre fin aux jours d’un malade avec son consentement, l’euthanasie peine à pénétrer les mœurs des Camerounais. Pour d’aucuns, défendre l’euthanasie, c’est méconnaître le caractère sacré de la vie.

Même si elle est difficile à soutenir, cette pratique en provenance d’Occident permet selon de nombreux avis d’atténuer les peines des proches vivant l’agonie du malade au quotidien. Des propositions vont d’ailleurs dans le sens de soumettre les patients à des thérapies de groupe et autres médicaments allégeant les douleurs.

Question complexe, l’euthanasie butte réellement aux croyances africaines qui tendent à défendre la vie jusqu’à bout. Si le droit à la vie fait partie des droits intangibles des individus, il convient tout de même de souligner le silence de la charte africaine des droits de l’homme sur la question tout comme le vide juridique autour du sujet dans le droit pénal camerounais.

Et que pensent les Camerounais de l’euthanasie ?

Stéphane KUNGNE


Transport urbain: Ces tombeaux à ciel ouvert qui nous transportent

Leur appliquer une cure de jouvence. C’est la première impression qui se dégage des engins formant le patrimoine automobile de l’entreprise de transport urbain Lebus. Réputés pour passer plus de temps dans les entrepôts de mécaniciens que sur les routes, leur aspect extérieur à lui seul éveille la curiosité sur leur niveau de performance réel.

Délabrement avancé, peinture dégarnie, matériel vieillot, plaque d’immatriculation rangée aux oubliettes, l’intérieur n’en est pas plus luxueux ! Moquette rongée par l’usure des souliers, cratères à ciel ouvert sur le plancher, difficile de croire qu’enfants, élèves, personnes âgées et autres usagers de la capitale passent outre ces signes avant-coureurs d’un dysfonctionnement complet de ces véhicules  pour se rendre à leurs destinations de choix.

La restructuration de Lebus passe sans doute par le renouvellement de ces instruments producteurs de richesses.

Stéphane KUNGNE


Les problèmes du transport urbain à Yaoundé: L’urgence d’une cure de jouvence des bus

Quatre vingt. C’est le nombre de véhicules qui forment le parc automobile du transporteur urbain Lebus. La première vague d’arrivée de ces engins remonterait à 2006.Très performants pourtant, ces bus d’origine chinoise auraient débarqué au Cameroun dans un état de vieillissement avancé à l’exception de ces « Highers ».Aujourd’hui délabrés, les « Yutong » réputés pour leur puissance souffrent de la carence de pièces de remplacement.

Selon des sources concordantes, 2010 et 2012 marquent l’arrivée de ces bus en provenance de Hollande. C’est aussi dit-on le début du déclin du service à Lebus .Après moins de 02 années d’exploitation, ils ont été  simplement abandonnés dans ce parking.

Conçus pour des zones froides, leurs ouvertures ont été réadaptées et le système de chauffage remplacé. Pièces de recharge vétustes et inutiles, huile de vidange utilisée en lieu et place du gasoil, filtres surexploités, pneus endommagés, le pire ici est que 28 bus auraient été dépiécés et vendus sans traçabilité aucune. Mais le plus étonnant dans cet espace prévu pour abriter 200 cars est qu’il manque de l’argent au service de maintenance dans cette entreprise subventionnée à hauteur de 426 millions de FCFA le trimestre par l’Etat.

Stéphane KUNGNE